Wednesday, April 9, 2008


Les récents événements du Kenya, l’actualité du Zimbabwe me poussent à reprendre cette question qui fut posée à un groupe de quelques anciens chefs d’Etat africains lors d’une table ronde organisée à Wits University en 2006. Parmi eux, on pouvait compter l’ancien président zambien, Kenneth Kaunda, le ghanéen Jerry Rwalings, le burundais Pierre Buyoya, le botswanais Sir Keth Masire, et d’autres.

Réagissant à cette question, Kenneth Kaunda faisait remarquer que sa volonté de rester au pouvoir était guidée par le sentiment de mener au bout une mission, celle de libérer l’Afrique du joug colonialiste. Rawlings tentait d’expliquer son retour au pouvoir par le souci de remettre de l’ordre dans le pays à un moment très critique, où l’autorité de l’Etat devenait dans la rue. Dans un humour quelque peu cynique, Sir Keth Masire faisait remarquer que lorsque les Occidentaux, tels que Margaret Thatcher, Elmut Khol, Jacques Chirac ou Tony Blair font dix ans ou plus au pouvoir, personne ne s’en plaint; mais quand il s’agit des Africains, tout le monde s’inquiète. Pourquoi une telle attitude? s’interrogeait-il. Il concluait par ces mots: “as long you can perform, you can remain to power” (tant que vous pouvez diriger, vous pouvez demeurer au pouvoir).

Probablement, c’est ce sentiment qui motive des hommes comme Mugabe au Zimbabwe, Kibaki au Kenya ou Kabila en RDC. Mais que veut dire exactement le ‘diriger’ du président Masire? S’agit-il d’un désir inassouvi du pouvoir pour lui-même? Quand on sait que Mugabe n’a pas réussi à garantir aux Zimbabweens leurs droits les plus fondamentaux pendant ses 28 ans de règne, on se demande bien ce qu’il peut encore faire pendant un nouveau mandat.

C’est ici qu’il devient important de s’interroger sur l’essence de la politique en Afrique. Est-ce la politique est vraiment le lieu de recherche d’un “vivre-ensemble” harmonieux? Or si la politique cesse d’être cela, il nous sera difficile, en tant qu’Africains, de sortir d’une culture des politiciens opportunistes et affairistes, sans idéal ni conviction. L’Afrique, aujourd’hui, a besoin d’un nouveau type d’homme politique: des hommes de conviction, à l’exemple d’un Nelson Mandela. Des hommes capables de sortir leurs peuples de situation d’aliénation, d’asservissement et de pauvreté vers plus de dignité et de respect. Et cela, non pas par des discours idéologiques, comme l’aurait fait Thabo Mbeki avec sa ‘Renaissance africaine’, mais par des actes.

(Recent post-electoral events - in the DRC 2006, in Kenya 2008 and currently in Zimbabwe – are quite insightful. Why do most African leaders think that things cannot go ahead without them, without their ‘leadership’? A tendentious response by Sir Keth Masire, former president of Botswana, during a “Former African Presidents Round Table”, held at Wits University in 2006, is suggestive: “as long you can perform, you can remain to power”, said the former Botswana President. Probably, this sentiment influences leaders, such as Mugabe to cling on power even without any perspective for the country’s recovery from the economic collapse and subsequent development. It is, therefore important to question the nature of Politics in Africa. Is Politics in Africa a locus for harmonious ‘living together’? And yet, if politics ceases to be that, does it become difficult for Africans to get rid of a culture of opportunistic and business politicians, without any ideal and conviction. Today, Africa needs new leaders, inspired and driven in mind; we need leaders who are able to fight for poverty alleviation, to reconcile Africans and stop conflicts. We need other MANDELAs.)

1 comment:

kgomotso makhene said...

Hello Pascal

The issue you have raised is one that I am also concered about. At times I wonder whose interest our leaders are promoting. I hope they are not someone else's puppets.

Thank you
Kgomotso